Une voix

Publié le par A.B.

Une voix

 

Maudissez-moi, oh cieux consumés !

Méprisez-moi, oh yeux si aimés !

La braise est morte, les reins se brisent

Lentement, et les râles s’aiguisent.

Je ne pleure pas, je ne crie pas :

Je m’attends à ce dernier trépas,

Pourtant, une voix se fait parfois

Raisonner loin de très vierges bois ;

Elle ressemble au grondement

Des vagues et au déchirement

Des nues au temps des rudes orages.

Il me semble qu’elle n’a pas d’âge,

 Ma douleur, ma haine et mes horreurs,

Elle est belle telle le chant de Brel

Lorsqu’elle éclate comme la grêle.

Je l’entends, je la crois, je l’adore,

 Quand elle me répète aux abords

Du précipice : « buvez ce verre,

Et ne craignez plus ce vin amer :

Il est ton lot et ta joie quand même,

C’est ton chagrin et ton pur poème »

                    20 mars 2006

 

Publié dans conditionhumaine

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